Directrice artistique
Sylvie Cohën-Akenine crée de petits objets de terre (Cloches telles que celles des monastères bouddhistes ; cuillers à tête humanoïde, etc.), parce que l’argile est sa matière d’élection, et qu’elle maîtrise toutes les phases de la réalisation des petits objets qu’elle réalise : pétrissage, modelage, cuisson après séchage, ajouts d’angobe et patines.
Elle crée aussi des petits tableaux abstraits, réalisés en verres colorés, broyés.
Mais le plus intéressant de son travail, ce sont les petits bronzes qu’elle accomplit lors de ses fréquents voyages en Afrique. Avec eux, elle « raconte » ce qu’elle vit là-bas, au Burkina Faso. Et ses œuvres vont de la tête de guerrier portant tiare ou emplumée ; aux varans posés sur le sable ; au couple assis côte à côte, méditant, les yeux clos, visage serein ; ou encore aux femmes nues, visage dissimulé sous une capuche, transportant un plat (sacrificiel ? Rituel ? Ou banalement destiné à emporter vers leur case, une platée de mil ?) Tous ces thèmes du quotidien expriment tendresse, repos, bonheur, introversion …
Toutes ces petites « histoires » semblent bien, d’ailleurs, orner des portes ( les portes dogons qui circulaient naguère dans les vide-greniers français ne présageaient-ils pas que d’autres sculpteurs partiraient là-bas, avec les mêmes préoccupations ? )
Un travail simple, témoignant d’une civilisation lointaine à laquelle l’artiste est profondément attachée.
Jeanine RIVAIS