Le croquis est un merveilleux moyen de découvrir « de l’intérieur » la construction d’une sculpture. En particulier chez Rodin, dont les œuvres sont toujours pleines de mouvement et de vie, cela permet de découvrir comment ces sculptures immobiles au premier abord bougent et se modifient en fonction de la position du regard.
Les enfants vont donc apprendre à regarder ces sculptures comme des successions de positions, en tournant autour ou en changeant leur point de vue sur l’œuvre (assis, debout, etc.). Leurs croquis finaux pourront alors, à l’instar des photographies, présenter successivement différentes phases du mouvement de la statue, et faire apparaître l’invisible.
La première séance sera consacrée à une découverte de l’œuvre sculptée de Rodin, mais aussi de son œuvre de dessinateur, puisqu’il nous a laissé de très nombreuses esquisses instinctives et vivantes. A cette occasion, les enfants choisiront dans l’un des catalogues que j’apporterai, une sculpture à partir de laquelle ils effectueront leurs premiers croquis de la semaine
La deuxième séance sera consacrée à la visite du musée Rodin, et à la réalisation de croquis sur place dans le jardin, en privilégiant les œuvres qu’ils auront choisies la veille. Je les inviterai à changer régulièrement de point de vue, à travailler rapidement, sur l’ensemble de la sculpture, afin de les aider à percevoir la manière dont les masses, les articulations s’organisent pour donner une impression de mouvement.
Je prévoirai d’apporter un appareil photo pour prendre des successions de photos des sculptures du jardin, afin de leur permettre de retravailler les jours suivants.
La suite de la semaine se déroulera en atelier. Afin de leur permettre de découvrir le dessin à partir d’un modèle vivant, les enfants seront réunis en petits groupes de trois. Certains d’entre eux à tour de rôle prendront les poses des sculptures de Rodin, tandis que les autres feront des croquis. Filles ou garçon prendront indifféremment la pose d’une sculpture d’homme ou de femme : l’important étant moins le sexe de la sculpture que sa position dans l’espace, le mouvement qu’elle effectue.
Ce travail permettra à chacun d’une part d’expérimenter la difficulté du travail du modèle lui-même, qui exige concentration et écoute, et celui de l’artiste